mardi 6 mai 2008

Grands Yeux de Fayoum

Pour un amateur d'yeux comme moi, les portraits de Fayoum sont une aubaine.
Ces portraits -recueillis dans une région d'Égypte où de nombreuses terres avaient été attribuées aux soldats grecs et macédoniens d'Alexandre le Grand et de son successeur en Égypte, le général bientôt roi Ptolémée- reprennent la tradition égyptienne des sarcophages contenant les momies.
Pour ces descendants de Grecs, comme pour les Égyptiens qu'ils avaient conquis, pas de vie au-delà de la mort sans préservation du corps: une âme ne peut pas vivre sans corps ou plutôt l'âme est une partie du corps.
Certains Juifs, les Saducéens par exemple, partageaient des éléments de cette croyance : pour eux la mort était réelle jusqu'à ce que les Chrétiens appelleront la Parousie, c'est-à-dire jusqu'au Jugement dernier dans la Vallée de Josaphat.
Jusque-là, ceux qui mouraient étaient vraiment morts, corps et âme.
Ces portraits dits de Fayoum conservent l'apparence des corps et permettent la préservation et le salut de l'âme de celui ou celle dont le sarcophage où ils sont peints contenait le corps.

Je vous en présente quelques-uns mais des centaines sont disséminés dans les musées du monde entier.
Voyez la taille des yeux de ces portraits par rapport au reste du visage.
Trait esthétique ou trait ethnique?
Quand on sait le soin avec lequel les Orientales utilisent le maquillage afin d'agrandir leurs yeux on peut penser que c'est un trait esthétique.
Et ces portraits sont touchants : ce sont des visages de morts, ils sont un peu tristes et ils semblent nous supplier de les compter parmi les vivants.
Vous ai-je dit qu'ils datent des 3 et 4e siècles après Jésus-Christ et que, malgré leur jeune visage, ils ont près de 2000 ans?




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